lundi 17 février 2014

Architecture - Georges Maillols

Georges Maillols, l'Horizon Rennais


Née en 1913, Georges Maillols s'installe à Rennes à l'âge de 34 ans et prend rapidement la tête du cabinet d'architecture Couäsnon. Dès son arrivée, en 1946, et jusqu'à son décès en 1998, Georges Maillols va concrétiser 140 projets de construction, soit environ 10 000 logements sur le territoire Rennais. Ainsi, Il va devenir l'architecte du XXème siècle de la capitale bretonne.

Son style va marquer l'horizon et le paysage de la ville Bretilienne. Georges Maillols va mettre en pratique tout le savoir accumulé à l'Ecole supérieure des beaux arts de Paris pour faire rentrer Rennes dans l'ère de modernité de l'Après-Guerre. Sensible au nouvel élan architectural de cette période, il est attiré par les nouvelles géométries architecturales et les matériaux avant-gardiste tel le béton architectonique utilisé dans les œuvres architecturales brutalistes de Le Corbusier.

A la demande de Henri Freville, Georges Maillols va faire de Rennes une cité "Modèle". La construction de logements modernes va accompagner le développement industriel et technologique de la ville et stopper l'insalubrité de certains quartiers de la ville, dépourvus de tout confort.

Copyright Vincent Dugré
Tour "Maillols" - Rennes - 1954

Il règne une proximité et une complémentarité entre le commanditaire et l'architecte. La relation entre Fréville et Maillols est comparable à celle que connaît la capitale des Gaules entre l'architecte Tony Garnier et le maire de Lyon, Edouard Henriot, au début du XX ème siècle. Ainsi, Georges Maillols construit en 1954, en utilisant des techniques innovantes, la tour "Maillols". La technique sur pilotis va lui permettre de dresser cette oeuvre de 11 étages sur un terrain marécageux. la Tour Maillols est le premier grand ensemble de la ville.
A la suite de la rudesse de l'hiver 1954 et de l'appel de l'Abbé Pierre, la municipalité Rennaise va missionner Georges Maillols pour réaliser la cité d'urgence de Cleunay. Il fait construire 93 logements rapidement. Au départ, prévu pour être provisoires, ces logements deviendront permanent et feront l'objet d'une réhabilitation en 1982.

Georges débute la décennie 1960, par une oeuvre en plein centre ville, l'îlot Jules Simon. Cet ensemble naît dans le cadre d'un projet de rénovation urbaine décrété par Henri Fréville en 1953. Les formes géométriques et la mixité fonctionnelle de l'ensemble font rentrer Rennes dans la dynamique urbaine et moderne de l'époque. L'ensemble comprend 68 logements, 450m² de bureaux et 12 commerces.


copyright Vincent Dugré
Ilot "Jules Simon" - Rennes - 1960
Au cours de cette même période, Georges Maillols va participer à plusieurs programmes de construction pour répondre à la demande en logements suscitée par la croissance et l'attractivité de la ville. Tout d'abord, il participe à la construction du tout nouveau quartier de Villejean, quartier universitaire de la ville. Ainsi, sont construits plusieurs ensembles d'habitations, Boulevard d'Anjou, Square de Gascoigne, square de Normandie et square de Guyene. Puis, débute le développement du quartier de Bourg l'Evesque et la construction de la Tour de Penthièvre en 1965.

Copyright Vincent Dugré
Tour "La Penthièvre" - Rennes - 1965
En 1967, Georges Maillols élève un ensemble soigné à l'angle de la rue du capitaine Maignan et de l'Avenue de l'Alma. Cet ensemble intègre le secteur urbain programmé du Colombier. Cet immeuble se caractérise par une ligne inspirée de l'époque "Art Déco" et se démarque ainsi des ensembles de la dalle construit à proximité.


copyright: Vincent Dugré
Immeuble avenue d'Alma - Rennes - 1967
En 1969, Georges Maillols continue son implication dans le chantier du quartier de Bourg l'Evesque, débuté en 1960, avec la construction de la barre du Trégor et de Goello.

Copyright Vincent Dugré
Quartier "Bourg l'Evesque" - Rennes 
Il poursuit ce chantier en 1970 et 1971 avec trois ensembles: L'Armor, Les Horizons et La caravelle.Ces derniers ensembles structurent la dalle de Bourg l'Evesque.

Copyright Vincent Dugré
Tour "Les Horizons" - Rennes - 1970
Georges Maillols élabore une composition ouverte, où les immeubles fortement surélevés en raison des risques d´inondation, constituent un ensemble de volumes disposés autour d´une vaste esplanade et d'espaces végétalisés. La tour des Horizons, au centre, constitue à la fois l'emblème du quartier et l'un des symboles de la ville.

Copyright Vincent Dugré
Barre "La Caravelle" - Rennes - 1971
Georges Maillols construit à la même période un autre ensemble remarquable par son originalité avec des terrasses jardins et ses lignes futuristes que procurent les brise-soleil, il s'agit de la barre Saint Just (1969).

Copyright Vincent Dugré
Barre "Saint Just" - Rennes - 1969
Au débuts des années 70, Georges Maillols marque de son empreinte le quartier du Blosne avec plusieurs ouvrages square de Terre-Neuve, allée du Gacet, allée de Lucerne ou encore le square des Hautes OurmesCette dernière réalisation fait partie des oeuvres architecturales emblématique de l'architecte. En effet, un ensemble d'édifices bâtit sur pilotis, une tour de 15 étages et 4 unités d'habitation identiques de 3 étages. L'ensemble est disposé dans un espace vert arboré. En ce qui concerne l'aspect extérieur, les balcons taillés en « pointes de diamant » sur une ossature de béton donnent la ligne plastique du bâtiment. Les parements des balcons en terre blanche sont surmontés d’un plexiglas bleu et d'un monochrome rouge qui rythme les étages et l’édifice.


Square des Hautes Ourmes - Rennes - 1972
Ensuite, Georges Maillols va ériger deux derniers ensembles dans ce même quartier à la fin des années 70, dont l'ensemble dit des "Jardins de l'Yser" est conçu sur un plan Hexagonal.

De 1973 à 1975, Georges Maillols poursuit les constructions rue de Brest, et ainsi relie le quartier de Bourg l'Evesque à celui de Villejean grâce à un nouveau maillon architectural: Le Belvédère, Le Neptune, Le Mercure, Le Saphire, L'Anéthyste et Le Porphyre. Cette série de Tours offre une continuité urbaine au Nord Ouest de la Ville.

Copyright Vincent Dugré
Rue de Brest - Rennes
En 1977, l'ensemble "Le Trimaran" sort de terre, il s'agit de trois unités de hauteurs différentes, composés de logements et de commerces. Cet ensemble se caractérise principalement par un jeu de balcons prismatiques en façade.

Copyright Vincent Dugré
Ensemble "Le Trimaran" - Rennes - 1977
Dans les années 80, Georges Maillols réalise deux ensembles de bureaux dans le quartier de Patton au Nord de Rennes. En 1996, deux ans avant sa disparition Georges Maillols réalise un dernier ensemble de logements "Le Baccara". Cet ensemble caractérisé par sa forme en demi cercle intègre la dernière partie de la Zac de La Mabilais.


Immeuble "Le Baccara" - Rennes - 1996
Marqué par son ouverture d'esprit sans limite et un grand pragmatisme,Georges Maillols laisse à la ville de Rennes en héritage, une oeuvre d'une ampleur extraordinaire et d'une diversité déroutante.Aujourd'hui, une grande partie des constructions de Georges Maillols sont classées au patrimoine d'intérêt local. Ainsi, la ville possède un droit de regard sur l'évolution de ces œuvres architecturales.

A l'occasion du centenaire de sa naissance, un ouvrage réalisé par Jean-Yves Andrieux et Simon Letondu sort chez l'éditeur Presses Universitaires de Rennes, à découvrir absolument. (Presse Universitaire de Rennes)

Plus d'infos:
L'architecture rennaise de Georges Maillols sur le site de L'Ouest en mémoire

dimanche 3 novembre 2013

TV - Série "Ruines Modernes" sur ARTE

Cet automne, la chaîne ARTE vous propose de visiter des sites témoins des rêves brisés du XXème siècle grâce à une série de documentaires à ne pas rater. La série "Ruines modernes" vous présente la vie de différentes utopies urbaines à travers 5 cités construites au XXème siècle. On découvre l'origine et l'espoir suscité par ces cités mais aussi les conséquences des évolutions socio-économiques sur ces modèles urbains souvent monofonctionnels . Cette série documentaire possède une approche historique, socio-économique et urbanistique passionnante.

Pyramida, ville minière en Norvège
Au programme:

A voir et a revoir sur ARTE+7

lundi 7 octobre 2013

Initiative - Un annuaire professionnel

Le collectif national des jeunes urbanistes de France vient de mettre en place un annuaire professionnel pour les urbanistes de France.
Urbanistes professionnels et/ou diplômés en urbanisme, vous pouvez vous inscrire:
Annuaire du CNJU

mardi 14 mai 2013

Aménagement numérique des Territoires - Le .bzh sera en ligne !

Actualités

Feu vert pour le .bzh !

Initié en 2004, le projet d'extension .bzh deviendra une réalité dans les prochains mois : l'ICANN qui gère les noms de domaine sur Internet au niveau international vient en effet de donner son feu vert au dossier de candidature déposé en juin 2012.


Ce résultat qui couronne le long travail mené par l'association www.bzh, porteuse du projet, a été rendu possible grâce à votre soutien qui nous a permis de mettre en avant une forte adhésion populaire dès les premières étapes de notre candidature.


Soyez-en chaleureusement remerciés !

Nous associons à ces remerciements tous les représentants bretons qui ont appuyé le projet à l’échelle régionale, nationale et internationale : élus de tous bords, institutions représentatives du monde culturel et linguistique breton, acteurs du développement économique et international de la Bretagne.

Forts de ces soutiens, le projet a pu se concrétiser grâce à l’aide de la Région Bretagne et à l’accompagne-ment assuré par l’AFNIC, association gestionnaire du .fr.

L’extension .bzh (dont le calendrier d’arrivée sur la Toile dépendra notamment du temps nécessaire aux paramétrages techniques prévus avec l’ICANN) s'adressera de manière ouverte à toute personne, physique ou morale, résidente dans l'un des cinq départements bretons, mais également à tous ceux qui, à travers le monde, sont attachés à promouvoir sur Internet la culture bretonne au sens large et les langues de Bretagne.

C'est donc une page nouvelle qui s'ouvre sur internet pour une Bretagne forte de son identité, vivante, ouverte et créatrice. Nous attendons avec impatience de l’écrire avec vous !

"Hep dec'h na warc'hoazh, hiriv ne dalv netra" - Sans hier ni demain, aujourd'hui ne vaut rien  Pierre-Jakez Hélias


Pour en savoir plus…

Suivez l’évolution du projet sur notre site Internet : 

http://bgs.r.mailjet.com/redirect/72j5h5ylyqgpgp2k7pplsj/www.pointbzh.com/
Sur Facebook : 

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Contactez nous : 

info@pointbzh.com

mercredi 14 novembre 2012

Développement Durable - La préservation du bocage

Le bocage et l'aménagement du territoire


Dans les régions rurales, le bocage est un élément structurant du territoire. Depuis quelques années et sous l'impulsion de politiques de développement durable et de préservation des paysages et de la faune, de nombreux projets de plantation de haies ont vu le jour dans nos campagnes. C'est ce sujet que j'ai décidé de vous faire partager cette semaine.
Bocage en Loire-Atlantique



Histoire et état des lieux


Le bocage est un type de paysage agraire, en opposition au paysage d'openfield. Il est le résultat d'une conjugaison, celle de la nature et de la société rurale.

L'origine du bocage remonte à la période "prototype" de l'histoire de l'occident et se développe rapidement à partir du XVIIIe, conséquence de la fin des domaines nobiliaires et du partage des communaux et des grands domaines.

Le territoire français est composé de différents bocages. Chaque bocage possède son histoire et ses caractéristiques propres. Les grandes régions bocagères françaises sont le grand ouest (Bretagne, Normandie et Pays de la Loire), le Limousin, Le Bourbonnais, la Thiérache et le Pays Basque. Des zones de bocage peuvent toutefois se rencontrer dans d'autres régions.

Au XXe, la mécanisation des exploitations agricoles va bouleverser l'existence de ces bocages. L'apparition des tracteurs, des grandes machines et la nécessité d'agrandir les parcelles pour faciliter l'accès et les manoeuvres de ces engins agricoles dans les champs, vont être la cause de la destruction de nombreuses haies.
1940 - La mécanisation agricole en Bretagne


Aujourd'hui se sont d'autres préoccupations qui poussent les communes à financer des programmes de réhabilitation du bocage par des actions de plantation. Si à l'origine les haies sont plantées pour délimiter les propriétés agricoles et pour contenir les bêtes, nos contemporains lui portent d'autres vertus, notamment en faveur de la biodiversité mais aussi pour lutter contre l'érosion des sols et la pollution.


Pourquoi préserver le bocage ?


Les intérêts des talus et des haies sont multiples et l'on peut identifier plusieurs fonctions au bocage:
  • la régulation du climat, la régulation hydraulique, la conservation des sols, une fonction de production, l'amélioration du cadre de vie et le maintien d'équilibre interspécifique.
  • Le bocage et notamment les haies qui le composent, joue un rôle de régulateur microclimatique. L'été, les haies offrent de l’ombre et son évapotranspiration augmente la sensation de fraîcheur ce qui restitue une formation plus durable de la rosée. Du printemps à l'automne, les haies captent la chaleur et la redistribuent progressivement. Enfin, l'hiver et pendant les nuits, les haies permettent de réduire les sensations de froid en limitant les vents.  En effet, une haie de 1 m de haut peut protéger du vent les 10 m de sols suivants celle-ci.
  • Le bocage possède aussi des avantages en matière de préservation des sols en réduisant le ruissellement des eaux lors des pluies et diminuant la force du vent, il permet de ralentir l'érosion des sols. 
  • De plus, son action sur l'écoulement des eaux régule le cycle hydraulique puisqu'il facilite l'infiltration de l'eau au niveau des racines et contribue ainsi à l'alimentation des nappes phréatiques. De ce fait, le bocage limite les risques de sécheresse et d'inondation.

Circulation de l'eau et contrôle de l'érosion dans un paysage de bocage - d'après CERESA 1987

Quelles actions mettre en place ?


Aujourd'hui, il existe plusieurs façons de participer au maintien et au renouvellement du bocage de nos campagnes. Les pouvoirs publics et en particulier les collectivités locales se sont mobilisées ces derniers années pour mettre en place différentes actions en faveur d'une revalorisation du bocage de leur territoire.
Ainsi, plusieurs programmes de reconstitution du bocage ont vu le jour sur nos territoires. Le plus souvent, il s'agit de programme de type "partenariat" entre le fond agricole pour le développement rural, les conseils régionaux, les conseils généraux, les agences d'Etat et les collectivités locales. Ces partenariats prennent en général en charge le financement de différents travaux tel que la création de talus, des haies, l'amélioration du potentiel hydraulique et un entretien du bocage sur un temps donné.

La France Sauvage - La Bourgogne et les secrets du bocage


Au mois de septembre la chaîne ARTE proposait une série de documentaires sur l'importance et la richesse de la nature sur notre territoire. Cette série "La France Sauvage" vous emmène, région par région, dans un voyage exceptionnel au coeur de la vie sauvage, un hymne de la biodiversité en France, à voir absolument. Je vous propose sur ce blog de visionner l'épisode "la Bourgogne et les secrets de son bocage". Un documentaire réalisé par Frédéric Febvre et Augustin Viatte.



Plus d'infos :



A bientôt


mercredi 13 juin 2012

Réglementation - La Taxe Locale sur la Publicité Extérieure

La TLPE, une taxe en lutte contre la pollution visuelle, une aubaine en temps de crise ?



Depuis le 1er janvier 2012, les enseignes de plus de 12m² sont taxées sur la pollution visuelle liée à la publicité extérieure. Il s'agit d'une mesure incitative qui invite commerçants et entrepreneurs à limiter les excès liés à certaines enseignes de magasin.



La taxe locale sur la publicité extérieure


La taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE) est une taxe unique qui remplace les taxes locales sur la publicité jusqu’alors applicables.

Les trois taxes locales remplacées sont :

  • la taxe sur la publicité frappant les affiches, réclames et enseignes lumineuses (TSA, ancien article L. 2333-6 du CGCT),
  • la taxe sur les emplacements publicitaires fixes (TSE, ancien article L. 2333-21 du CGCT), 
  • la taxe sur les véhicules publicitaires.

Le régime des taxes locales sur la publicité a fait l’objet d’une refonte totale par l'article 171 de la loi de modernisation de l'économie



Une recette complémentaire pour des collectivités en recherche de financement


Aujourd'hui, nombreuses sont les collectivités qui sont à la recherche de nouvelles recettes en période de crise. La taxe locale sur la publicité extérieure vise en priorité les grandes enseignes, par conséquent le tissu de petits commerçants reste protégé. Seule les grandes enseignes sont mis à contribution, ainsi une collectivité de 100 000 habitants peut espérer obtenir une nouvelle recette fiscale d'environ 1 000 000 d'euros par an.


L'affichage publicitaire dans l'oeil du cyclone - illustration Figaro - 11/03/2011


Une taxe parfois difficile à mettre en place


En amont de la mise en place de cette taxe, la commune ou la collectivité doit réaliser un ensemble d'actions afin d'assurer une application réussie de cette mesure. 
Tout d'abord, il faut savoir qu'une délibération du conseil municipale ou communautaire doit avoir lieu en amont de sa mise en place. En effet, la TLPE nécessite une délibération avant le 1er juillet de l'année N pour qu'elle soit applicable l'année N+1. Par exemple, si une collectivité décide de mettre en place cette mesure au 1er janvier 2013, une décision du conseil doit être votée avant le 1er juillet 2012.

Les nouvelles surfaces taxées via la TLPE - Illustration GOPub - 2011

Ensuite une série de tâches doit être réalisée par les agents de la collectivité si celle-ci ne fait pas appel à une société extérieure. Un diagnostic minutieux doit être effectué, photo des  magasins et des emplacements publicitaires, un géoréférencement de l'ensemble de ces éléments, un calcul des surfaces taxables pour évaluer le montant à payer pour chaque enseigne. Ensuite, une campagne de communication auprès des enseignes n'est pas à négliger afin de les informer de la mise en place de cette mesure et du montant de leur prochaine redevance. Enfin, il préférable d'anticiper d'éventuels litiges et de préparer sa défense dans le cas d'un recours en justice. L'ensemble de ce travail peut-être effectué par une agence extérieure.

Exemple: la commune de La Mézière


La commune de La Mézière près de Rennes en Ille-et-Vilaine se prépare à mettre en place cette taxe. Un article du quotidien Ouest-France daté du 1er juin 2012, nous offre un aperçu de cette application. ( consulter l'article


vendredi 8 juin 2012

Urbanisme - A Motor City, l'agriculture s'invite en ville

Détroit - Quand l'agriculture s'approprie la ville...

Autrefois capitale de l'industrie automobile Américaine, Détroit se réinvente aujourd'hui et voit apparaître, ces dernières années, sur ses friches industrielles et immobilières, l'émergence d'une nouvelle génération d'urbainculteur. Voici le sujet que je vous propose cette semaine.


Détroit, ancienne capitale Industrielle

Détroit située au Nord des Etat-Unis et principale ville de l'Etat du Michigan, comptait 713 777 habitants en 2010 contre 1 849 568 habitants dans les années 50. Cette diminution démographique est la conséquence directe du déclin industriel de la ville amorcé à la fin des années 60.
Longtemps, l'une des villes les plus prospère des Etats-Unis grâce notamment à l'effervescence de l'industrie automobile au début du XXème siècle, Détroit est aujourd'hui confrontée au départ de sa population et à une augmentation croissante des friches industrielles et des quartiers résidentiels à l'abandon. La municipalité de Détroit va connaître de grandes difficultés financières dans les années 90 et être dans l'incapacité d'inverser la tendance.



Aujourd'hui, les finances de nouveau au vert et une industrie automobile épaulée par l'Etat fédéral permettent à la ville de relever la tête et de penser à nouveau à l'avenir.
De son côté, la population de Détroit tente de contrer ce déclin par une reconquête de ses espaces abandonnés, autrefois lieu de l'industrie ou résidence des ouvriers, pour les mettre à la disposition de l'agriculture urbaine.
Quartier Est, Detroit, 2008, photo de J.Griffioen

Urbainculteur dans la ville de Detroit, 2012, photo de G.Roden


L'urban ferming, un projet durable ?

Depuis 2003, de nombreuses associations ont vu le jour à Détroit; leur objectif commun le développement de l'agriculture urbaine à Détroit. Pour réussir ce projet et mettre toutes les forces en commun, ces associations se sont regroupées sous le collectif "Garden ressources".
Aujourd'hui, le collectif gère près de 800 jardins répartis dans toute la ville, principalement dans des zones résidentielles et de friches industrielles. L'objectif du collectif est de pallier aux difficultés sociales rencontrées par la population en restituant du lien social et une activité pour les plus démunis, dans une ville touchée de plein fouet par les plans de restructuration de l'industrie automobile. Pour cela, les associations de ce collectif dispensent des cours de jardinage et distribuent des semences en échange d'une cotisation annuelle d'environ dix dollars.
A la suite de son déclin, Détroit est devenue un désert alimentaire. En 2010, on pouvait compter 5 épiceries et le dernier supermarché venait de fermer ses portes. Se nourir est devenu un véritable défi et il était plus facile de se procurer de l'alcool que des pommes de terre. Ce constat alarmant a poussé le collectif à agir dans ce secteur. Ainsi, il décide de mettre en place le "Eastern Market", un grand marché couvert destiné aux produteurs  locaux de légumes et de produits frais. Cette initiative permet aux habitants d'écouler leurs récoltes et de réaliser un  peu de profit grâce à leurs productions.



Ashley Atkinson responsable de l'organisation agricole "the greening of Detroit" insiste sur la nécessité d'un bénéfice pour le producteur afin de permettre un développement durable de ce projet. D'autres associations comme "Urban Farming" mettent un point d'honneur sur la condition du libre accès de leurs parcelles pour permettre à toute personne en difficulté de se nourir.
Ces initiatives associatives ne sont pas les seules, on voit apparaître dans la ville des jardins de quartier sous forme communautaire. D'autres habitants rachètent des lotissements entiers pour développer une activité agricole et en faire une profession. Récemment, le financier John Hantz a proposé à la municipalité un projet de grande exploitation agricole commerciale sur 28 hectares avec à la clef des centaines d'emplois.

Des autorités perplexes puis séduites...

Projet de John Hantz à Detroit
Aujourd'hui, la mairie tolère cette nouvelle activité économique, en proposant des baux de un an à la population. Marge Winters responsable-adjoint de l'aménagement du territoire de la ville, précise la volonté de la ville de garder la main sur ces terrains afin de les proposer à l'avenir à d'éventuels investisseurs. 
Cependant, les derniers projets agricoles proposés à la ville, notamment celui de John Hantz, semblent inciter la municipalité à suivre cette voie. De plus, en 2011, la Maison Blanche s'empare du sujet et décide d'encourager financièrement ce type de projet dans son plan de relance économique. Fin 2011, le département de l'agriculture offrait des bourses au collectif "Detroit Agricultural Network", qui ainsi se voit récompenser pour ses initiatives et reçoit des bourses pour ses futurs projets de la part du département national de l'agriculture. 
Aujourd'hui, Détroit continue sa croissance agricole et recense 1200 jardins agricoles (début 2012). Un chiffre qui va certainement encourager les autorités locales à soutenir ce type d'initiative associative en passe de devenir une activité modèle de la ville.


Détroit a-t-elle trouvé une issue à son déclin ? Saura-t-elle reconquérir une population et reconstruire une dynamique pour enfin retrouver les chemins de la croissance? L'agriculture locale, solution du déclin industriel, l'avenir seul nous le dira...

plus d'infos:

http://greeningofdetroit.com/



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