Le Tramway aux Etats-Unis: l'histoire d'une disparition
Un adversaire puissant : l’industrie automobile
Alors que les réseaux de tramway sont solidement implantés dans les villes américaines, les industriels de l’automobile vont s’appliquer à les démanteler. A partir des années 20, les industriels de l’automobile veulent promouvoir la voiture individuelle dans le seul objectif d’augmenter les ventes et leurs profits. C’est alors que plusieurs industriels comme la General Motors, Firestone et la Standard Oil de Californie vont s’allier et mettre en place une stratégie offensive pour imposer à l’opinion publique une solution de transport urbain polluante, inefficace et extrêmement coûteuse. Dans un premier temps, ils vont mettre en place une entreprise « écran » : la « National City Line ». Cette entreprise gérée par ces industriels va avoir comme principale tâche de racheter les sociétés de transport en commun de douzaines de municipalités. Une fois ces compagnies de transports sous leur contrôle, leur seconde action est de remplacer l’ensemble du parc de tramway électrique par des bus de la marque « GM »… |
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Un lobbying efficace…
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Cette politique de rachat et de remplacement va être accompagnée d’une action politique. Cette action va être menée par la « National Highway Users Conference », groupe de défense représentant de nombreuses entreprises dans le secteur de la construction automobile et de la route, fondé par « GM » en 1932. Ce groupe va réussir un double pari à cette époque. Ils vont tout d’abord réussir une campagne de communication sur la promotion du développement du réseau routier comme solution à la congestion et à la sécurité. Leur second succès va être fatal aux réseaux de tramways électriques dans 45 villes nord-américaines. Ils vont réussir à faire valoir auprès de l’autorité fédérale que toutes les recettes de taxes sur les carburants aux États-Unis soient réutilisées pour financer des projets routiers. Ce lobbying va permettre aux industriels de l’automobile et du pétrole d’asseoir leur monopole et ainsi assurer l’avenir de leur industrie pendant plusieurs décennies. |
Une conspiration découverte en 1949
Les autorités vont découvrir le complot seulement en 1947, après
trois décennies pendant lesquelles les réseaux de tramways vont s’effacer au
profit de la voiture et des autobus.
En 1949, après un procès de deux ans, ces
industriels ont été reconnu coupable de complot et de conspiration pour volonté
de monopoliser les transports en commun aux États-Unis. Chaque industriel a
écopé d’une peine de 5000 $ d’amende…
En contre partie, cette stratégie de
démantèlement a payé et permis aux industriels de développer leurs profits de
quelques millions de dollars…
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Aujourd'hui…
Alors que de nombreux Etats tentent de répondre au défi du
changement climatique et à la réduction d’émission des gaz à effet de
serre, quand est-il de leur rapport avec les industriels ? Comment ces
industriels préparent-ils l’arrivée de l’énergie électrique dans nos
voitures ?
Petite lecture:
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RÉSUMÉ DU LIVRE
Un document édifiant où l'on apprend que la propagande politique au XXe siècle n'est pas née dans les régimes totalitaires, mais au coeur même de la démocratie libérale américaine.
E.BERNAYS, "Propaganda", Edition La découverte, 144p, 2007.
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Petit bonus:
Un document vidéo de l'époque qui vous présente la vision de l'avenir selon General Motors...
1 commentaire:
Passionnant ! Les entreprises et le tout économie portés par le mythe du progrès technique sans limite font rarement bon ménage avec le bien commun. C'est pourquoi nous somme entrés avec les neo libéraux dans une ère où on a lâché totalement la bride aux intérêts privés en supprimant tous les "obstacles" au développement de profits supposés assurer à tous une vie meilleure.
La video est délicieusement rétro et on mesure le chemin parcouru dans le sens d'un formidable progrès humain !!!
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